Qu’est-ce qu’un lévrier espagnol ? (un galgo)
Bienvenue à la découverte d’un chien à part, et pas seulement parce que son nez est interminablement long, son regard parfois hypnotique, ses gaz mortels, ses contorsions atypiques et ses courses effrénées. Dans cet article, nous plongerons dans l’univers fascinant du lévrier espagnol, explorant ses origines, sa description particulière, son martyr méconnu avec les défis auxquels il est confronté, ainsi que les qualités qui en font un compagnon de vie exceptionnel.
Venez découvrir comment vous pouvez vous impliquer dans la protection et le sauvetage de cette race unique. Découvrez comment faire une place dans vos foyers et vos cœurs à ces amis fidèles et attachants, en leur offrant une seconde vie et tout l’amour qu’ils méritent
Le galgo : Un chien pas comme les autres
Galgo : Ses origines
● Le galgo serait originaire d’Asie et ramené en occident par les Celtes vers la partie occidentale de la péninsule Ibérique. L’appellation « galgo » viendrait de « canis gallicus » donné aux lévriers Celtes par les Romains au vertragus (ou ouertragoï). Canis Gallicus deviendra alors gallicus, puis galgo.
● Le terme de vertragus dont fait état Flavius Arrien en 139 désignera le futur gallicus, plus rapide que la flèche. Les chiens de qualité étant très recherchés par les Romains, leurs élevages bénéficiaient d’un statut des plus honorables. Et il était déjà question de chasse en terrain découvert avec ces chiens au deuxième millénaire avant JC.
● Par la suite ces lévriers connurent la mixité avec d’autres lévriers venant de pays arabes comme le sloughi, le greyhound, ainsi que du Tesem ou lévrier de Khéops Egyptien (desquels descendrait le lévrier ou chien du Pharaon). De nos jours, le lévrier d’Asie a complètement disparu.
Galgo : Sa description
● Le galgo à une ligne mince et effilée. Cette morphologie svelte au corps musculeux sec lui donne toute sa puissance aérodynamique. La tête étroite se poursuit par un museau long et fin. Les yeux sont généralement plutôt petits et obliques (en forme d’amande) de différentes nuances de marron, pouvant aller du marron très foncé jusqu’au très clair. Plus rarement, on trouvera également des lévriers galgos aux yeux bleus, verts clairs ou même vairons. Les oreilles, semi rigides le plus souvent, pouvant adopter toutes sortes de positions. Excepté pour ceux dont les oreilles sont tellement souples qu’elles ne se redressent pas, et restent en forme de couettes. La poitrine est profonde, tandis que le ventre est levretté. Pour finir, les pattes sont longues et fines ainsi que la queue qui finit en faucille tombante au repos. Toutes les couleurs de robes sont permises, ainsi que les bringées et tachetées (grosses taches, pouvant elles aussi être bringées et éparpillées sur un pelage majoritairement blanc). Les robes bleues (grises) sont rares, car autrefois associées à des lévriers moins performants à la chasse. La reproduction sauvage a donc été limitée aux autres couleurs de robes.
Galgo : Son martyr
● Voici la partie redoutée de la présentation des lévriers espagnols aussi connus sous le nom de galgos martyrs d’Espagne. Car chaque année, à la fin de la période de chasse dans le sud de l’Espagne, c’est l’hécatombe, le plus profond de l’enfer pour les galgos. En effet, tous ceux n’ayant pas été assez rapides et performants aux yeux de leurs galgueros (chasseurs), seront dans le meilleur des cas abandonnés ou simplement tués, mais dans les pires des cas ils seront victimes d’actes de barbarie innombrables et innommables de la part ceux qui n’ont encore d’humain que l’appellation.
● L’estimation du massacre se monte à une moyenne d’environ 75 000 galgos sacrifiés chaque année par ces bouchers dégénérés au nom de traditions archaïques délirantes et ignobles de cruauté.
● Je ne préfère pas faire la liste des sévices subis par ces pauvres créatures innocentes torturées et affamées, ça me rend malade d’impuissance et de rage. Mais je comprends que vous ayez besoin de savoir, et il faut que les gens sachent afin d’être sensibilisés à leurs martyrs et faire changer les choses. Alors, comme parfois les images valent mieux qu’un long discours, je vous propose ce clip vidéo réalisé justement à cet effet. ATTENTION, âmes sensibles s’abstenir ! Certaines images sont vraiment choquantes, ne vous infligez pas ça si vous êtes comme moi, car d’autres articles expliquant ces méfaits existent sans les images terribles qui vont avec.
Galgo : Symbole de lutte pour la cause animale
● Le martyr des lévriers espagnols suscitant l’indignation de la partie civilisée du genre humain, donna naissance à de nombreuses associations venant en aide au refuges espagnols. Ainsi, leur triste histoire encore trop méconnue commença à se répandre par l’action de tous ceux qui, à leur niveau, firent passer l’information et participèrent d’une façon ou d’une autre au sauvetage de ces êtres innocents à la sensibilité à fleur de peau. Car même si l’on ne peut changer le monde ni les sauver tous, chaque fois qu’un lévrier est adopté par une famille aimante, c’est tout un monde qui change pour ce galgo. Et une nouvelle vie pleine d’amour et de joie lui est offerte.
Galgo : Un chien sensible et gracieux
● Du lévrier espagnol émane une sensibilité si intense. C’est un être plein de douceur et d’élégance. Une fois que vous aurez succombé à son charme (et dans certaines circonstances, à son petit grain de folie) vous ne pourrez plus vous en passer. Et quel bonheur de voir passer ces êtres d’exception, d’une peur viscérale à l’explosion de joie par la métamorphose provoquée par votre amour pour eux. Mais attention, une fois que vous en adoptez un, puis deux, il se pourrait qu’ensuite vous ne puissiez plus vous arrêter ! 😉
Si vous adoptez un lévrier espagnol, vous adopterez un…
Galgo : Un fils du vent qui adore sa couette
● Jamais vous ne verrez autant de joie dans le regard de votre lévrier galgo qu’au moment où, presque en lévitation, il défiera l’apesanteur d’une course à peine terrestre. Ce n’est pas sans raison qu’ils sont appelés les filles et fils du vent. Ils sont capables de naviguer entre 64 à 74 km/h en pleine course.
● Ce véritable athlète est cependant un chien très calme en intérieur qui affectionne tout particulièrement son confort, et sa couette en saison fraîche. Ne soyez donc pas surpris de constater sur les photos d’adoptants, que les galgos aient pris possession des lits et canapés. Je dois avoir les seuls lévriers de France à ne pas vouloir y monter !
Galgo : Un frileux qui aime les bains… ou pas !
● Sur ce point, il risque d’y avoir divergence d’opinions. En effet, j’ai été très surprise de lire que bon nombre de galgos détestent l’eau… Sur quatre galgas et un croisé galgo, je n’ai qu’une galga allergique à la flotte. Mes quatre autres adorent s’y jeter, s’y baigner, s’y coucher même. Mon gros fait le sous-marin et adore croquer l’eau à pleines dents ! (Oui, il a une façon particulière de picoler, je vous l’accorde)
● Pour ce qui est du froid, comme mentionné plus haut, ils sont de façon générale assez frileux. De par leur constitution exempte de réserves de graisses, leur peau ultra fine et leur fourrure aux poils ras et fin sans sous-poils, ils ont besoin d’un bon manteau chaud, coupe-vent et de préférence imperméable pour la saison froide, ainsi qu’une d’une petite polaire pour les mi-saisons. Vous saurez assez vite si votre galgo est en surchauffe… plusieurs de mes galgas se sont déjà baignées, en plein hiver, avec leur manteau !
Galgo : Un amour complètement déjanté et (presque) inodore
● Les galgos, après avoir passé leur petit quart d’heure de folie en extérieur, ou même après une très longue balade, restent des chiens très posés en intérieur. La sieste demeure une de leurs activités préférées. Mais entre deux siestes, vous assisterez probablement, et de façon assez récurrente, à un spectacle des plus insolites. Le tortillement du galgo sens dessus dessous, regard fixe, pupille dilatée, papatte coincée volontairement dans la gueule, la languouillette frétillant frénétiquement entre les crocs luisants. Non ce n’est pas l’extrait d’une scène de film d’horreur ! Mais la danse du galgo en folie dans son panier. J’en ai une qui arrive à faire la toupie, en pédalant dans l’air, couchée sur le dos au fond de son panier ! (La même qui n’aime pas l’eau 😊)
● Et le petit plus avec les lévriers… ils ne sentent presque rien ! En tout cas, ils ne sentent pas le chien, ni mouillé, ni sec.
Par contre, préparez vos masques à gaz lorsqu’ils auront mangé le mauvais aliment pour leur transit, car ils se transformeront à cette occasion en moufettes de l’enfer !
En conclusion, vous l’aurez compris, le galgo est un être d’exception.
Je tenais aussi à laisser en mots de la fin, cette citation de l’écrivain juif d’origine polonaise Isaac Bashevis Singer, prix Nobel de littérature en 1978 qui résume en une simple phrase le martyr des lévriers galgos, ainsi que celui de bien d’autres espèces : « (…) pour les animaux, c’est un éternel Treblinka. » Tirée de son histoire courte « The letter writer. »
Ainsi que cet extrait du psycho mag de 2017 « Et le fait est que ces lévriers ont passé leurs premières années dans des conditions de détention concentrationnaire, affamés et frappés. Quel avenir pour ces anciens martyrs ? Peut-on parler de résilience chez le chien ? La plupart des vétérinaires comportementalistes sont de cet avis. La rencontre avec des « tuteurs de résilience », des humains capables de leur offrir enfin sécurité et affection, peut redonner le goût de vivre à ces animaux maltraités. Les retrouver dans des intérieurs qui respirent le calme et l’aisance sonne comme une revanche pour les amis des bêtes. » Extrait d’Isabelle Taubes.
Dans le prochain article, je vous en dirai davantage sur l’adoption des galgos, et vous fournirai une liste, non exhaustive, des associations françaises et francophones de sauvetage des lévriers espagnols par lesquelles vous pourrez passer si vous désirez sauver et aimer pour la vie une de ces merveilleuses créatures.
Merci de votre passage.
