Envie d’agrandir la famille : Kiss-Me, ma première galga
Découverte des sévices envers les galgos
Tout commença quand je voulus agrandir la famille. Je vivais depuis sept ans avec ma husky, arrivée tout bébé, et j’eus à cœur d’agrandir la famille/meute.
Après quelques recherches, je tombai sur un article mentionnant les tortures infligées à ces pauvres chiens après la saison de chasse en Espagne. Il s’agissait de lévriers de taille moyenne (comprenez autour de 23 kg pour les femelles). Ces chiens portaient l’appellation de galgos en Espagne, ainsi que dans le monde de la protection animale. Galgo voulant simplement dire « lévrier » en espagnol.
Je n’avais jamais eu d’attrait pour cette race de chien à la morphologie famélique qui ne m’inspirait pas vraiment. Mais à la connaissance de cette réalité horrifiante concernant les sévices qui leur étaient infligés pour ne pas avoir été d’assez bons chasseurs, mon cœur commençait à déborder autant que mes yeux. Il était question d’une moyenne aberrante de 75 000 lévriers par an, qui subissaient abandons, tortures et morts souvent dans des conditions atroces.
La décision d’adopter une galga
Sachant que je ne pourrais pas changer le monde, je décidais tout de même de me proposer de changer le monde dans la vie d’une de ces pauvres créatures. Après plusieurs démarches effectuées, une dame, déléguée de l’association de sauvetage « Lévriers sans Frontières » gérant ma région, me contacta et l’on se rencontra deux jours plus tard. Elle s’assura que les conditions de vie que j’allais offrir à la galga (lévrier espagnol de sexe féminin) sur laquelle j’avais eu un coup de cœur, seraient favorables à son épanouissement. Le feu vert acquis, je n’eus plus qu’à attendre son arrivée le week-end suivant. Oui, ce fut très rapide, car il était prévu qu’elle arrive en France dans une famille d’accueil ce même week-end… et finalement, elle posa définitivement ses valises chez nous.
Il faut savoir qu’en temps normal, il faut plutôt miser sur un à deux mois pour voir arriver le lévrier élu de votre cœur après le début des démarches. En effet, toutes les formalités doivent être ok, et il faut encore trouver un transporteur disponible. Dans mon cas, tout a été exceptionnel et fluide avec elle, telle une évidence !
L’attente de l’arrivée de ma galga
Même si je n’avais que cinq jours à patienter, je comptais les heures, je ne dormais plus, je ne pensais qu’à elle et son petit air « outré » qui m’avait séduite sur la photo du site de l’association « Lévriers Sans Frontières ». J’imaginais déjà plein de choses sur elle, sur nous et notre future relation
La galga élue
Je me souviens avoir regardé attentivement toutes les photos des lévriers présentés sur la page « adoption » de l’association. Je me renseignais sur leur histoire quand il y avait assez de matière les concernant. Car parfois, il s’agissait simplement d’un lévrier errant, que des bénévoles avaient capturé pour le sauver, sans rien savoir de son histoire, de son passé…
J’avais premièrement sélectionné une dizaine de galgas compatibles avec mon mode de vie. Puis, je réduis le chiffre à trois, avec une préférence pour une bringée rousse, surnommée temporairement par l’association, Loli.
C’est ainsi que Loli devint Kiss-Me quelques jours plus tard.
L’arrivée et l’installation de Kiss-Me
Parfois l’arrivée du galgo ou galga rime avec : Surprises
Sur la fiche de Loli/Kiss-Me, était noté qu’elle était équilibrée et ok chat… il s’avéra qu’elle était plutôt craintive, et je découvrirais plus tard que les chats, elle était surtout ok pour les transformer en casse-croûte, s’ils se laissaient attraper !
La grande soeur de ma galga
Je me souviens des premiers jours, ma louve d’appart n’arrêtait pas de la coller. Je ne m’en rendais pas compte sur le moment, mais lorsque je visionnais les photos des premiers jours de son arrivée, à chaque photo apparaissait une patte, ou le museau de Ch’ti-Loup qui pointait à proximité de Kiss-Me.
Les débuts de mon lévrier espagnol à nos côtés
Les jours qui suivirent son arrivée, elle poussait d’énormes soupirs sonores, on aurait dit des ballons de baudruche qui se dégonflent bruyamment. J’ai très vite supposé que c’était sa façon de décompresser. Car par la suite, elle ne le fit plus jamais.
C’est très différent d’adopter un chiot sans passif, et un chien adulte qui a été maltraité. On m’avait dit qu’au début il y aurait des diarrhées à la maison, car tout ce bouleversement les chamboule. Sans parler du fait qu’ils ne connaissent pas le confort d’un intérieur douillet. Un chien non habitué à vivre en intérieur a tout à apprendre de la propreté.
Et bien, Kiss-Me était un ange envoyé pour éclairer ma vie de sa douce existence espiègle. Elle a été propre tout de suite. Très sage, très douce, très discrète. Elle restait dans son panier et passait des heures à m’observer. J’aurais donné cher pour savoir à quoi elle pensait dans ces moments-là.
Premières joies de ma galga
Et je ne vous parle pas de la joie ultime lorsque vous voyez votre chien craintif, traumatisé par son passé, faire ses premiers « tortillous » dans son panier, le bidou à l’air.
Autre chose également, lorsque vous promenez votre craintive et qu’elle marche la queue entre les pattes… vous avez juste hâte de voir le jour où cette queue, qui se planque sous le nombril, sortira pour s’élever au-dessus du derrière, marquant un joli demi-cercle de joie triomphante !
Les chats du parc où l’on se promenait chaque jour l’y aidèrent. Dès qu’elle en voyait un, ses craintes s’envolaient et laissaient place à une excitation joyeuse et chasseresse qui faisait plaisir à voir.
Je me souviens encore des premiers jours. Je notais plein de choses dans un cahier. Je notais aussi tous ses pipis et… le reste, désolée pour le détail. Je notais également ses prises de repas. Car les premiers temps, pour les repas c’était un peu compliqué. En effet, elle avait peur d’aller jusqu’aux gamelles d’eau et de nourriture qui se trouvaient dans le couloir. Alors, j’ai amené les gamelles au panier, et là, c’est allé tout de suite beaucoup mieux.
Ma galga se balade en groupe : des envies de courir en liberté
Puis, plus tard, on participa à des balades avec d’autres personnes et leurs chiens. Mais pour Kiss-Me, la peur des humains restait très présente. Donc, on marchait en bout de groupe, derrière tout le monde. C’est ainsi qu’au fil des sorties, je la voyais tirer sur la laisse pour rejoindre les autres chiens en relevant sa queue dans son entrain joyeux.
Grosse frayeur
Sécurité du lévrier avant tout
On m’avait bien prévenue de ne pas la lâcher en totale liberté les premiers mois, de bien l’équiper d’un harnais trois points anti-fugue et d’un collier martingale. Ces consignes de sécurité sont extrêmement importantes, surtout au début lorsqu’on adopte un chien qui a été maltraité. Car à la moindre occasion, s’ils en ont l’opportunité, ils s’enfuiront ! Et là, les conséquences peuvent être dramatiques. Beaucoup de lévriers espagnols, à peine arrivés dans leur famille adoptive, s’enfuient et se font tuer, percutés par une voiture le plus souvent.
Une catastrophe de ce genre aurait pu nous arriver.
Fugue de ma galga
Une fin d’après-midi, nous allions avec Kiss-Me et Ch’ti-Loup chez une collègue et son berger australien. Son bout de terrain finissait par des murs de plus de deux mètres de hauteur, surmontés de fils barbelés. Et malgré tout, Kiss-Me eut un coup d’angoisse lorsque ma collègue sortit avec un plateau chargé de l’apéritif. En moins d’une seconde, ma petite rescapée avait sauté sans élan les deux mètres de large qui la séparaient du mur, ainsi que les deux mètres de haut. Elle s’était faufilée à travers le seul endroit ou le fil barbelé marquait une légère courbe.
S’en est suivie une course poursuite où j’ai bien cru que je la perdais, vu que très rapidement je n’eus plus aucun visuel, même en voiture.
Soulagement
Cette histoire s’est bien terminée, je pense qu’elle savait malgré le peu de temps qu’elle avait passé avec nous, qu’on était sa famille et qu’on lui voulait que du bien. Car, après avoir cherché partout et roulé comme une dingue… Je la retrouvai au bord d’une route où la circulation était à 70 km/h. J’ai garé ma voiture, j’ai laissé la portière ouverte, me suis mise à l’écart, et suis restée accroupie à attendre en espérant. Très rapidement, elle est montée toute seule dans la voiture.
Quel soulagement ! Mais on a eu beaucoup de chance, toutes les histoires de fugues ne se terminent pas aussi bien…
Rappel consignes sécurité concernant les lévriers galgos
C’est pour vous dire, que même en prenant toutes les précautions, on n’est jamais à l’abri. Donc, si vous songez à adopter un animal craintif, et/ou qui a été victime de maltraitance, prenez vraiment garde à respecter toutes les consignes de sécurité qui vous sont données, on n’est jamais assez prudent. Le harnais trois points et le collier martingale sont de rigueur. Ne pas les lâcher en liberté les premiers mois et éviter les endroits avec du bruit, de l’agitation et la présence d’enfants en bas âge.
Galgo : Attention !
Pour ce genre de chien qu’est le lévrier, oubliez les laisses à enrouleur, car la poignée en plastique qui rebondit derrière le chien en le poursuivant l’affole davantage et le fait fuir encore plus loin et plus vite… pas besoin de vous expliquer que ça peut rapidement coûter la vie de votre chien.
En conclusion
J’espère que cet article vous aura apporté les informations dont vous aviez besoin pour appréhender une éventuelle adoption de rescue (chien issu d’un sauvetage de maltraitance).
À… dans quelques jours pour un nouvel article sur l’univers des galgos, où je vous en dirai plus sur leur origine, leur histoire, leur tempérament et comment leur venir en aide.
Prochain article : Qu’est-ce qu’un lévrier espagnol/galgo ?
Article suivant : Adopter un lévrier espagnol.
Merci de votre passage.