Témoignage de Monique
Les adoptions de PAZ et Zara-Paz
J’ai adopté Thaïs, une petite podenca, en passant par l’association « Lévriers du Sud » (LdS) en 2014. C’était un choix d’adoption de prendre « une Invisible » du refuge de Jodar ( JAÉN ). Tout ceci après de nombreux contacts avec Consuelo Anguis, la responsable de Marginal Animal. Et j’avais un immense désir de me rendre sur place.
La vie fait parfois des cadeaux
Mon club de jumelage organisait un voyage en septembre 2017 pour aller à Béas de Segura (à 80 km de Jodar). Je décidais d’y participer et je pris une journée pour m’échapper afin d’aller rencontrer Consuelo et lui apporter des couvertures, des médicaments etc.
Nous nous sommes retrouvées à l’entrée du village, et des larmes de joie coulèrent sur nos visages. Je crois que Consuelo était encore plus émue que moi. Elle m’annonça qu’un instant plus tôt, on venait de l’avertir que la galga (lévrier espagnol de sexe féminin) qui errait depuis trois semaines aux alentours, s’était enfin décidée à entrer dans le refuge.
Elle me dit : « Vous êtes arrivées toutes les deux au même moment. C’est TA galga ! »
Je lui répondis que la journée de la veille avait été réservée au pèlerinage de la sainte patronne de Béas, où je fis la demande à La Vierge de La Paz de venir en aide à ses chiens espagnols torturés. Pour moi, c’était la seule chose que je pouvais demander à la vierge.
Et le ciel avait exaucé mon vœu.
Nous nous rendions au refuge où je rencontrais pour la première fois cette petite misère. Consuelo appela Christine dans la foulée pour lui annoncer l’entrée de cette chienne au refuge, et lui expliquer que j’étais présente. La galga n’étant pas identifiée, Christine accepta de la prendre en charge pour « Lévriers du Sud ».
Je me suis immédiatement positionné pour un parrainage complet concernant cette puce. Et je décidais de l’appeler PAZ, en souvenir de ce moment exceptionnel.
Une histoire de femmes tout simplement. Une histoire faite de vraies rencontres, Consuelo ici en Espagne, Christine à des centaines de kilomètres en France, cette chienne, ma prière à la vierge, et moi.
Beaucoup d’émotions me traversaient, et je sentais que cette aventure allait chambouler ma vie…
PAZ remonta quelques jours plus tard en sécurité à Madrid, et moi je retournais en France.
Novembre 2017
« Lévriers du Sud » programma un voyage en Espagne pour offrir beaucoup d’accessoires aux refuges partenaires. Au nombre des travailleurs de l’espoir, on comptait Christine et Maryline la présidente de « Lévriers du Sud », ainsi qu’un adhérent très gentil missionné pour conduire le petit camion.
Je savais qu’ils devaient aller chez Consuelo, ainsi qu’à Madrid où se trouvait désormais PAZ. Maryline se blessa juste avant le départ et dut annuler sa participation. Christine me proposa de la remplacer… encore un cadeau !
Un grand périple de quelques jours au cœur des refuges débuta. Ce fut un grand choc émotionnel. On ne sort pas indemne de ces contacts au plus près de la misère animale, et des bénévoles qui s’épuisent à sauver toutes ces petites vies.
Refuge ACURN à Madrid
J’étais perturbée par le comportement de PAZ. Elle se montrait tellement terrifiée, comme enfermée dans son monde de terreur.
Je la promenais avec des bénévoles, et elle acceptait tout de même mes mains, mes doigts sur elle. Mais comment allait-elle évoluer ? Des questions et des questions qui se bousculaient dans ma tête. Je n’avais jamais été confrontée à un animal aussi atypique.
À cet instant, mon désir de l’adopter n’était pas réalisable, et mon mari estimait que nous avions déjà Thaïs et que c’était bien suffisant !
On rentrait en France et j’avais le cœur lourd de laisser PAZ au refuge.
Décembre 2017
La présidente du refuge posta une vidéo de PAZ accompagnée d’un fond musical, avec cette parole :
« Qui aura le cœur à l’aimer ? »
Je fondais en larmes et suppliais mon mari de la faire venir chez nous. Devant mon insistance, il accepta enfin.
La décision était prise. Avec Christine, nous réservions à PAZ une place immédiatement dans le camion pour le prochain transport.
PAZ ne connaissait rien de la vraie vie dans une famille. De même qu’elle n’avait pu être testée chat, alors que cinq matous demeuraient la maison… Je pris le risque !
Je passais des heures au téléphone avec ma chère Christine, à évaluer mes capacités à pouvoir faire évoluer ma Grande Sauterelle, puisque c’est ainsi que j’appellerai par la suite.
Beaucoup de doutes et d’angoisses m’assaillaient, mais je restais persuadée que je DEVAIS mener à bien cette mission (peut-être) envoyée par le Ciel (qui le savait ?)
Et PAZ arriva enfin
Sécurité maximum !
Débuta une magnifique aventure, celle de lui redonner confiance en l’humain.
PAZ était si traumatisée que durant plusieurs jours, elle transpirait la peur à tel point que même les chats en devenaient compatissants. Les présentations se firent dans une sérénité exceptionnelle.
Bien sûr, mes doutes et mes angoisses étaient toujours là, car il y avait les jours où PAZ évoluait bien, et puis les autres jours…
Il fallait du calme et du temps. On devait la laisser un peu dans sa bulle, lui laisser un coin tranquille, lui laisser le temps de comprendre, lui laisser faire ses choix.
Je pensais lui proposer des moments de jeux qui me permettraient de la guider sans la braquer. Je lui appris à sauter dans la voiture et y passer des petits moments, avec Thaïs qui m’aida beaucoup dans ces rituels.
Le jour où le portail s’est ouvert par mégarde et permit la fuite de PAZ, le rituel de la voiture fut ma carte maîtresse pour la récupérer après deux heures terribles de recherches dans l’angoisse.
Rien n’était jamais totalement acquis, toujours sur le fil, la confiance restait fragile et la peur toujours présente.
Et pourtant, les sorties en ville se firent faciles. Nous avons participé à la manifestation pour le climat, et allions sur le marché tous les samedis matins qui étaient suivis de l’apéro et du restaurant. Elle n’était gênée ni par le bruit ni par la foule, elle était bien.
Et puis, elle nous donna le spectacle de ses courses folles dans le jardin. Elle s’accrochait à la queue du cheval chaque matin et se faisait tracter jusqu’au fond du terrain.
Il y avait aussi ses sauts au-dessus des arbustes… Ma Grande Sauterelle !
Ses immenses plaisirs :
– Les sorties à la plage avec une longue longe, où elle se délectait des courses au bord de l’eau et de creuser dans ce sable fin.
– Faire l’hélicoptère sur mon lit.
– Occuper discrètement le canapé, et s’y laisser caresser sans fuir.
Elle était sur le bon chemin, ses peurs s’éloignaient.
Quatre ans… Si peu de temps lui aura été donné, fauchée en pleine évolution. Elle avait encore tant de choses à découvrir, tant d’expériences à vivre…
Ce terrible cancer l’a emportée en deux semaines.
Impensable et horrible réalité.
Son absence m’est insupportable. J’ai été avec elle jusqu’au bout. Jusqu’au bout, je l’ai accompagnée.
J’étais dévastée, je lui avais promis un Avenir…
Suivirent trois mois terribles. Il fallait que je sorte de ce tunnel. Je n’avais encore jamais vécu un chagrin si lourd à porter.
Je ne voyais qu’une issue pour moi, continuer ma mission inachevée avec PAZ en adoptant une autre galga.
Il fallait qu’elle lui ressemble physiquement. Elle fut trouvée par Consuelo, une trauma… encore une.
Zara
C’est ainsi que Zara est arrivée à la maison. Elle n’est pas PAZ , et ne sera jamais sa remplaçante. Elle est bien différente, bien plus traumatisée, mais bien plus facile à vivre sous certains aspects… et si ressemblante dans les rituels.
Elle sait qu’elle est là pour m’accompagner. Comme un message transféré, venant de l’autre côté.
Pour sa dernière nuit, PAZ était tout contre moi sur mon lit… la première nuit de Zara-Paz , elle était tout contre moi sur mon lit…
Depuis, Lindor (à droite sur la photo ci-dessous) un petit podenco ressemblant à Thaïs et Minnie a rejoint en accueil cette douce famille en attendant la sienne pour la vie.
Ce témoignage de Monique des adoptions de Paz et Zara-Paz vous donne envie à votre tour d’adopter des galgos ou podencos martyrs d’Espagne ?
N’hésitez pas à faire vos recherches et demandes à l’association « Lévrier du Sud » ou toute autre association de sauvetage de lévriers maltraités.
Régulièrement je vous présenterai des associations en charge de cette mission
Merci de votre passage.