L’adoption de Lovely
Tous les galgos ne sont pas traumatisés
Tous les lévriers espagnols ne sont pas traumatisés et/ou maltraités même si leurs conditions de vie sont loin d’être rêvées. Et parmi ceux qui ont subi des maltraitances, tous ne sont pas tétanisés par un passé encore présent avec la peur de l’homme au ventre. Une adoption peut réussir quel que soit le passé du lévrier, même si cela semble plus simple lorsque ce dernier arrive bien dans ses pattounes.
Je me souviens de cette attente sous les étoiles sur cette aire d’autoroute, heureusement accompagnée par d’autres personnes attendant également l’arrivée de leurs petits protégés made in Spanish ! L’excitation de l’attente est un peu apaisée à plusieurs, surtout qu’une dame suivait en temps réel sur son téléphone les déplacements et l’arrivée du camion tant attendu.
Voici Lovely, petite femelle lévrier espagnol, arrivée avec un peu de retard, aux alentours de deux heures du matin. 🥰
C’était au milieu de l’automne et la nuit se faisait fraîche. Je lui avais préparé un pull en laine rose (les galgos ont les poils ras, cette fourrure étant dénué de sous-poil, il leur faut une garde-robe dès que se pointent des températures un peu fraîches) je disais donc, que ce joli pull rose ne couvrit pas l’odeur de matière fécale qui siégeait quelque part sur sa petite personne au pelage bringé noir. 😬 Il faut savoir que le transport dure des heures et des heures étalées sur deux jours, temps nécessaires à traverser la carte, du sud de l’Espagne à la France du sud au nord. Et bien qu’il y ait une ou plusieurs pauses, je ne suis pas sûre que les transporteurs puissent sortir tous les chiens un par un pour la balade hygiénique qui convient. Surtout avec les risques de fugues associés à ces animaux désorientés par ce changement de vie stressant, même si c’est pour un avenir meilleur.
J’ai le souvenir d’une petite chienne de deux ans sans crainte et plutôt curieuse. Elle reniflait tout ce qui passait à portée de sa truffe et ne présentait aucune difficulté à marcher en laisse. Ce qui peut varier d’un chien à l’autre, surtout si non habitué à la marche en laisse. Une fois en voiture pour rentrer chez nous, elle se tenait debout à l’arrière, et le bout de son long museau noir dépassait jusqu’à moi… ainsi que les effluves malodorants qu’elle avait ramenés avec elle. 😬 C’était un peu tôt pour lui expliquer qu’en voiture, pour des questions de sécurité, il fallait rester tranquille et couché. Ce fut donc un peu folklorique, car elle gigotait pas mal. Mais elle ne cherchait pas à fuir. Une fois arrivées, j’appelais mes deux autres chiens déjà résidents afin de procéder aux présentations à l’extérieur du domicile, de sorte que la présence de Lovely ne soit pas vécue par eux comme une intrusion. Tout se passa bien, mais je sentais bien que Ch’ti-Loup, mon “aînée”, n’était pas fan de cette croissance soudaine de la fratrie. 🤨 Darius demeurait quant à lui, après quelques petites reniflades, imperturbable comme à l’accoutumée. Je ne sais pas si Lovely était vraiment aussi à l’aise qu’elle en avait l’air. Il paraît que même lorsqu’ils sont sociables et sans craintes, les premiers jours sont stressants pour eux, même si ce n’est pas évident à détecter pour des yeux non avisés. Cependant, elle se montra très vite bien câline, et pris l’habitude de poser une de ses pattes sur ma main ou mon bras lorsque je m’arrêtais de la caresser, comme pour dire « Pourquoi tu t’arrêtes, encore » ! 🙂
Ma petite gazelle bringée noire furetait partout. Puis, après avoir fait le tour du propriétaire, elle se mit à se tortiller tel un petit ressort poilu sur les différents paniers libres qui lui étaient offerts. Peut-être surprise par le confort qu’ils lui procuraient et auquel elle n’était pas habituée ? 🙃 De cette époque, j’ai pas mal de photos de mademoiselle les quatre fers en l’air dans des positions de contorsionniste au sourire béat ! Enfin, plutôt une drôle de tête de suricate inversée couleur réglisse, à qui j’attribuais le sourire de l’enfant biberonné aux douceurs d’une nouvelle vie pleine de bonnes surprises à venir. 😁
S’il y a bien quelque chose qui a toujours mis en émoi cette créature étrange et déroutante depuis son arrivée parmi nous, c’est cet effroyable dragon cracheur de souffle plus connu sous le terrifiant nom “d’aspirateur” ! J’arrive à peine avec cet instrument de tourments que… panique à bord ! 😲 Elle saute dans tous les sens de panier en panier, se réfugiant chez papi Bouillou (Darius) non sans fracas, et crée soudainement une fabuleuse crise du logement. Car la peur étant contagieuse, elle ramène dans son sillage des “flipettes” qui se fichaient éperdument de l’aspirateur au préalable. Et alors qu’ils ont beaucoup plus de paniers de couchage que leur nombre d’individus, ils se collent tous dans le même angle de mur tout au fond du salon ! 😅 Sinon d’autres choses la mirent en émoi par la suite… la chasse aux lapins et aux chats. Ah là là l’instinct !
Comme pour toute adoption, il y a également la procédure de changement de coordonnées de la puce électronique sous cutanée. Parfois c’est l’association de sauvetage dont dépend votre lévrier qui s’en charge, d’autres fois c’est à vous de procéder au changement après une visite médicale durant laquelle le vétérinaire devra remplir le document administratif concerné. Toujours est-il que c’est ainsi qu’Eira devint Lovely. 🙂 🥰 Les noms attribués aux galgos en Espagne leur sont donnés afin de monter leur dossier personnalisé. Mais une fois chez vous, le re-baptême s’effectue selon votre volonté. Jusqu’à présent je n’ai connu qu’un seul cas où les personnes conservaient les prénoms espagnols donnés par le refuge andalou. Concernant les miens, ça a toujours été : nouvelle vie, nouveau nom !
Ce qui est fascinant avec ces créatures, (et très certainement avec d’autres également), c’est que chaque animal de compagnie a vraiment un tempérament, une personnalité bien distincte avec ses goûts propres. De tous mes chiens, Lovely reste la seule à détester l’eau. Que cela soit pour se baigner dans une rivière ou un lac que nenni, ainsi que lorsqu’il pleut où elle essaie en vain de se cacher dans mes mollets afin d’éviter les terribles gouttelettes… ! C’est vraiment tout juste si elle met le bout des pattes dans l’eau afin de s’abreuver si elle a vraiment soif par grande chaleur.
C’est aussi ma seule chienne qui brame comme un caribou en rut. En certaines circonstances elle se met à émettre ce son grave que j’ai nommé ainsi et qui me fait bien rigoler. C’est également la seule à faire du pédalo en tournoyant sur le dos telle une toupie dans son panier, parfois même en bramant joyeusement. 😂 Et, quelque chose que mes autres chiens ne faisaient pas non plus à leurs débuts parmi nous : dès que nos regards se croisaient, elle prenait ça pour une invitation et rappliquait automatiquement. 😅 C’est également une Miss croqueuse de miches, de cou et de pull, arff ! 😆 Bon, c’est principalement du jeux, sauf pour les vêtements, pulls en polaire et manteaux en diverses matières ont presque tous des aérations par ses soins… excepté les siens, bien entendu !
Lovely a aujourd’hui cinq ans et demi. C’est une petite galga affectueuse, épanouie et très sociable qui commence à avoir des sourcils blancs qui se dessinent. C’est la marque des galgos noirs qui peuvent paraître plus âgé que leurs artères par leur pelage foncé commençant à se maculer de blanc sur certaines zones de leur visage.
Depuis notre meute a évoluée, d’autres nous ont rejoint tandis qu’une nous a quittés… ma si gentil et si perspicace husky. Et comment vous dire que si mes moyens me le permettaient, j’en adopterais le maximum légal dans ce pays (à savoir neuf, si mes sources sont correctes) ! 😃
Lovely a été adoptée par l’intermédiaire de « Cybèle les fées de l’espoir » une association de sauvetage pour laquelle j’ai consacré un petit article que vous pouvez découvrir ici. Sinon vous pouvez également aller directement sur leur site et les contacter pour plus d’informations, sachant que cette association de protection animale s’occupe de faire adopter toutes sortes de races de chiens espagnols et pas seulement des galgos. Il faut savoir que là-bas ce sont surtout les chiens de chasse qui sont les premiers à être victimes de maltraitance.
Prochainement le témoignage de l’arrivée de Savannah, surnommée la démone… entre autres petits noms d’oiseaux et de bichette 😉
Merci de votre passage.