Épillets : Danger pour nos chiens

Épillets : Danger pour nos chiens

Les dangers des épillets

Vous ne pensez pas que les épillets soient un véritable danger pour nos chiens ? Voilà à peine 20 secondes que nous sommes dehors que je vois ma petite dernière éternuer à répétition de façon inquiétante. Bien évidemment, je me dis que ce n’est rien, pour me rassurer. Mais je sais au fond de moi que la cata est en cours ! J’espère secrètement que ses éternuements vont cesser et je me rassure en me disant que si c’était un épillet il y aurait aussi du sang.

En effet, peut-être une quinzaine de jours auparavant, au cours d’une balade, j’ai pu échanger avec une dame qui me parlait de son bouledogue qui reniflait en évacuant parfois un peu de sang car la chienne avait aspiré par une narine le fameux objet incriminé, à savoir une saleté d’épillet ! 🥺

Ma petite ne saignait pas, alors j’espérais encore, me disant qu’elle avait aspiré un brin d’herbe et que ça allait passer. 🤔

Que nenni ! 😆

Une heure plus tard, la sortie pissou terminée, mademoiselle éternuait de plus belle. Et cette fois, elle tapissa ses petites pattes de projections couleur vermeille !

Plus d’échappatoire, direction vétérinaire en quatrième vitesse.

Je leur laissais la demoiselle car leur planning étant bien rempli, ils s’occuperaient d’elle entre deux rendez-vous. 

Donc, petite anesthésie, retrait de l’épillet criminel, suivi de l’injection d’un autre produit pour lui faire recouvrer son esprit. Je ne vous donne pas la facture mais j’en ai encore mal aux michounettes… surtout qu’en ce moment le véto c’est quasi toutes les semaines… aïeuuu !!! 😆

Voilà ce que le vétérinaire a retiré de la truffe de ma petite, avec son sang séché à côté

Bref, tout ça pour vous dire que non, l’épillet ne partira pas tout seul ! 

Et que oui, c’est grave, dangereux, et peut même être mortel dans certains cas. 

Et dans d’autres, ce sera suivi d’une note à rallonge si vous avez trop attendu et que le truc a migré quelque part ailleurs dans le corps de votre chien (ce problème touche également les chats malheureusement).

La funeste particularité des épillets

Il faut savoir que l’épillet peut s’infiltrer dans moult endroits de l’anatomie de votre animal. Il peut pénétrer par tous les orifices naturels.

Nous citerons donc :

  • Les narines
  • Les oreilles
  • les yeux
  • La bouche, gencives et sous les babines
  • La vulve et les organes génitaux masculins
  • L’anus
  • Entre les coussinets des pattes

Vraiment tous les orifices donnant une facilité d’accès à ce dangereux intrus à l’intérieur de l’organisme de votre animal.

Les dégâts par secteur physiologique

Les narines

Si l’épillet n’est pas retiré dans les plus brefs délais, il peut continuer à migrer vers des endroits beaucoup plus difficiles d’accès tels les bronches et les poumons, et causer des troubles encore plus graves.

Les oreilles

Une fois accroché aux poils dans l’oreille, il continue à progresser en direction du tympan jusqu’à le percer si rien n’est fait avant. Il faut savoir que la douleur est très aiguë et nécessite bien souvent une intervention du vétérinaire sous anesthésie générale. Il est aussi question d’otites dans d’autres cas où l’oreille subit une inflammation.

Les yeux

Il peut endommager la cornée en passant sous la paupière ou d’autres endroits de l’œil, et provoquer une ulcération (entraînée par une irritation, une inflammation ou une infection) pouvant entraîner des complications si non traité.

La bouche, gencives et sous les babines

Il peut provoquer des abcès, ou progresser vers l’abdomen s’il n’est pas expulsé. En empruntant ce passage, l’épillet peut blesser les voies respiratoires et provoquer des lésions aux bronches et aux poumons telles que des pleurésies entre autres.

La vulve

Il peut provoquer une vaginite, voire migrer jusqu’à l’abdomen, nécessitant un scanner engendrant un coût élevé.

L’anus

Il peut provoquer un engorgement des glandes anales

Entre les coussinets des pattes

La peau étant plus fine, l’épillet pénètre plus facilement sous la peau. Là, il provoque des abcès qui nécessitent des soins vétérinaires, mais peut également remonter dans la patte du chien, entraînant de plus gros dégâts.

Épillet
Voici, si vous voulez voir encore les objets du crime

Chaque année, les épillets produisent de nombreuses infections menant parfois à de graves complications, et plus encore si le petit végétal est passé premièrement inaperçu. Car une fois à l‘intérieur du corps, invisible, il progresse rapidement (quelques jours) de plus en plus indétectable, étant à l’origine d’abcès et atteignant des organes vitaux qu’il peut détériorer dangereusement.

Dans beaucoup de cas, des examens plus approfondis seront nécessaires et devront être menés, comme l’échographie (notamment si l’épillet est sous la peau au niveau des pattes), radiographie (pour un épillet dans les régions thoraciques et abdominales) la fibroscopie ou encore l’endoscopie.

Micro vidéo d’une expérience vétérinaire, afin de démontrer comment l’épillet s’accroche et peut migrer.

Il peut pénétrer par tous les orifices naturels, mais pas seulement !

En effet, ce dernier peut commencer en s’accrochant au pelage de la victime, ensuite, par je ne sais quel mystérieux pouvoir diabolique, il s’incruste plus profondément à la racine des poils et commence à se forger un chemin sous l’épiderme de votre chien (ou chat).

Et là, ce n’est pas encore terminé !

Car une fois sous cutané, il continue à migrer et se balade toujours dans le même sens de circulation vu qu’il ne peut rebrousser chemin selon sa physionomie. Il continuera donc à progresser sans fin, explorant la beauté intérieure de votre animal, cherchant comment lui nuire de la façon la plus efficace possible.

C’est ainsi qu’une personne croisée au gré de nos balades me confia qu’elle avait dû débourser plus de 2000 euros afin de soulager son berger australien d’une de ces saletés installée sous la peau du ventre de son animal. 

Au début, le souci passe inaperçu, perdu au milieu de la jungle de poils. Puis, il provoque des abcès, fistules, ulcères, s’infecte, suppure… et entraînant de la fièvre.

Comment repérer si un épillet a envahi votre chien

Selon les différents orifices d’accès :

Les narines

Éternuements excessifs finissant par expulser du sang, mais l’épillet peut aussi migrer jusqu’aux voies respiratoires et provoquer des dégâts aux poumons et aux bronches de la même manière qu’en passant par la bouche.

Les oreilles

Le chien se secoue la tête, se gratte l’oreille, son port de tête est incliné côté parasite et si l’oreille est habituellement dressée, elle se trouve de travers, ou à l’horizontal semblable à celles de maître Yoda.

Les yeux

Généralement c’est visible, sinon l’œil atteint sera rouge et gonflé, larmoyant, voire purulent.

La bouche, gencives et sous les babines

Ou bien l’épillet est visible, ou bien le chien manifeste une attitude inhabituelle qui alertera ses maîtres.

Les parties génitales (masculin et féminin), ainsi que l’anus

Léchage excessif, le chien tourne en rond et frotte au sol les parties atteintes.

Entre les coussinets des pattes

Le chien va boiter, il peut y avoir gonflement, rougeur sur la partie touchée, et l’animal se lèche beaucoup à cet endroit. L’épillet continuera sa progression à l’intérieur du corps, occasionnant des dégâts…

Dans tous les cas, n’attendez pas !

Car l’objet du crime ne ressortira pas tout seul, l’organisme ne le rejettera pas sans soucis, et si vous essayez de retirer un épillet déjà engagé dans un orifice, vous risquez de causer plus de dégâts qu’autre chose. Sans parler du fait que vous pouvez le sectionner en laissant une partie inaccessible à l’intérieur, avec les ravages que cela va engendrer.

Quand les épillets sont verts vos chiens ne craignent rien… Et mon c… c’est du poulet ? (Oui je sais, quelle vulgarité !)

Voici la triste expérience vécue par une autre de mes fifilles, Ch’ti-loup, lorsqu’elle avait sept ans. Jusque-là nous avions passé sept années dans l’innocence de notre ignorance, sans nous douter de la nature malveillante des épillets, de leur existence même. Nous les croisions sans crainte, puisque dans la méconnaissance de leurs capacités dévastatrices.

C’est peu de temps après qu’une personne nous en ait parlé, que le drame arriva. (J’exagère un peu sur les termes mais bon, cette saleté lui a quand même percé un tympan !)

Bref, commençons par le commencement. 

Car il faut avouer que l’on entend facilement dire que lorsque les épillets sont verts il n’y a rien à craindre. Que c’est lorsqu’ils jaunissent et sèchent, qu’ils se détachent facilement. Et qu’en cette occasion, ils tombent facilement dans les oreilles des chiens. Les cockers sont plus particulièrement ciblés par la morphologie de leurs oreilles, ainsi que tous ceux de la gente canine aux mêmes caractéristiques niveau esgourdes. 

Je vous informerais que les autres types d’oreilles ne sont pas exempts. 

Mais j’écris cela en souriant, car j’ai le souvenir d’un collègue qui chaque printemps/été affuble ces deux cockers d’espèces de snoods conçus justement afin d’éviter que les terribles végétaux n’envahissent les oreilles de ces deux terribles garçons à quatre pattes.

Pour revenir à notre cas, à Ch’ti-Loup et moi, je rappelle (si vous n’avez pas encore exploré notre article sur la présentation de notre équipe d’experts) que Ch’ti-Loup est une husky de Sibérie. Donc, côté oreilles c’est bien dressées qu’elles se dessinent au sommet de son joli crâne de louve d’appartement. 

Et cet incident est arrivé au printemps, alors que les épillets apparaissaient d’un vert éclatant. Malgré tout, cela faisait à peine une ou deux minutes que nous étions arrivées à notre destination, à mi-chemin de la promenade, au moment de la pause, que le délit fut consommé.

C’était pourtant un coin fort sympathique avec beaucoup de végétaux accompagnant les deux bords du chemin de terre et de pierres que nous empruntons à chaque fois. Plus en contrebas s’étalait une terre sableuse sombre, tellement excellente pour courir et creuser à qui mieux-mieux ! Ce sable noir, “cadeau” des débordements du fleuve en période automnale, finissait dans le fleuve duquel quelques vagues déferlaient tranquillement sur le rivage. 

Bref, c’était notre petit paradis d’un instant, lorsque de vieux naturistes squelettiques ne venaient pas colorer étrangement ces lieux si paisibles en leur absence. Oui, on trouve de drôles de spécimens au bord du Rhône du côté de chez nous. Kiss-Me, ma première galga/lévrier espagnol m’avait même ramené, toute fière de son butin, un boxer dans ce même lieu. 😁 Quand je dis “boxer” n’y voyez nullement un copain de la gente canine, mais bien le sous-vêtement d’un indélicat peu soucieux de ses dessous éparpillés et de la décence… 😆)

Bon, à présent que le paysage est dressé, figurez-vous qu’on venait à peine d’arriver, lorsque je m’aperçus que Chti-Loup n’arrêtait pas de secouer la tête, de se gratter l’oreille, de se frotter au sol… en vain ! Comprenant sa gêne persistante, on fit demi-tour immédiatement sans même profiter de ces moments, qui habituellement sont les meilleurs. Elle passa le reste du chemin la tête penchée de côté avec l’oreille atteinte de travers, tel un demi gremlin.

Voici Ch’ti-Loup. Bon, là elle n’a pas d’épillet dans l’oreille, mais c’est pour vous faire une idée de l’allure qu’avait son oreille alors que l’autre était bien droite. Ici elle fait juste la tronche car elle voulait sortir, et en regardant par la fenêtre elle venait de constater qu’il pleuvait ! 😁🙃

Le risque zéro n’existe pas

Mais quelques gestes de prévention peuvent néanmoins réduire les risques, prévenir ou endiguer ce mal.

  • Au retour des balades (et même pendant, si vous apercevez ces petits végétaux parasites sur le chemin) pensez à bien inspecter la fourrure de votre chien et au retour chez vous à utiliser une brosse spéciale à dents serrées pour bien retirer tout ce qui est coincé et peu visible.
  • Brosser régulièrement son chien afin que les poils soient plus aérés et plus facilement délestés des encombrants incriminés.
  • Tenir les chiens en laisse dans les lieux vraiment surpeuplés d’épillets, surtout lorsqu’ils sont secs prêts à tomber. Et n’oubliez pas que même vert, un épillet cassé qui a été piétiné peut se comporter de la même manière qu’un blond tout sec.
  • Au moindre doute, ne pas hésiter à consulter un vétérinaire.

En clair, comme déjà écrit plus haut, au moindre doute n’hésitez pas à consulter un vétérinaire. Cela peut sauver et/ou soulager votre animal, et moins vous attendrez, moins la note sera salée !

Dans le prochain article il sera question du comportement à adopter si vous croisez un patou en balade… Vous savez, ces gros nounours blancs qui protègent les troupeaux 😁 sur certains chemins de randonnée.

Merci de votre passage.


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